Le diabète est un trouble métabolique caractérisé par un excès de sucre
dans le sang. En France, plus de trois millions de personnes sont
prises en charge pour cette maladie, soit 4,6 % de la population. Alors
que leur nombre est en constante augmentation (+ 5,4 % par an entre
2000 et 2011), un diabétique sur six ne serait pas diagnostiqué.
Le
diabète le plus fréquent est le diabète de type 2 qui concerne 90 % des
personnes diabétiques et survient généralement chez les plus de 50 ans
en surpoids. A contrario, le diabète de type 1 apparaît plutôt chez
l'enfant, chez lesquels il entraîne un amaigrissement. Le Pr
Jean-François Gautier, endocrinologue-diabétologue, précise les
symptômes et facteurs de risque associés à chacun de ces deux types.
De type 1 ou de type 2, le diabète est un excès de sucre dans le sang
Le
diabète est lié à une insuffisance et/ou une mauvaise utilisation de
l'insuline, une hormone qui permet au glucose (sucre) de pénétrer dans
les cellules. Ce dernier reste alors dans le sang en quantité
excessive, c'est l'hyperglycémie. En France, plus de trois millions de
personnes sont soignées pour un diabète.
Les types de diabète
les plus fréquents sont le diabète de type 1, dit "insulinodépendant",
et le diabète de type 2, "non insulino-dépendant". Le diabète de type 1
survient en général avant 35 ans, principalement chez l'enfant et
l'adolescent. Pour une raison encore inexpliquée, le système
immunitaire ne reconnaît plus les cellules productrices d'insuline et
les détruit. Le diabète de type 2 survient plutôt chez l'adulte, le
plus souvent entre 55 et 65 ans. Il est lié à deux mécanismes : la
sécrétion insuffisante d'insuline et l'insensibilité des cellules à son
action (elle n'a plus autant d'effet).
Il existe également des
formes intermédiaires (diabète de type 1 à début tardif, diabète de
type 2 chez l'enfant obèse, diabète secondaire à une autre
pathologie...). Cette maladie peut donc apparaître à tout âge.
La
prise en charge du diabète vise à réguler la glycémie pour éviter les
complications métaboliques et, à plus long terme, les troubles
vasculaires et neurologiques pouvant affecter l'ensemble de
l'organisme. Elle repose sur des règles d'hygiène de vie, souvent
associées à un traitement oral et/ou de l'insuline.
Diabète de type 1, des symptômes révélateurs
Les
signes du diabète de type 1 sont identiques quel que soit l'âge, et
surviennent en général brutalement, en quelques jours ou semaines. Ce
sont ceux de l'hyperglycémie, comme l'explique le Pr Gautier : "On note
des envies fréquentes d'uriner, une soif intense et un appétit augmenté
qui, paradoxalement, s'associe à un amaigrissement, parfois une haleine
qui sent l'acétone, des maux de ventre et des vomissements. La fatigue
peut être très importante." Laisser perdurer la situation expose au
risque de coma acidocétosique.
Le coma acidocétosique, une urgence parfois révélatrice
Lorsqu'il
n'y a plus du tout d'insuline pour faire pénétrer le glucose dans les
cellules, l'organisme ne peut plus l'utiliser comme source d'énergie. A
la place, il utilise les acides gras, produisant de l'acétone, qui
acidifie le sang et intoxique le cerveau. C'est l'acidocétose.
Les
signes précédant le coma sont une déshydratation plus marquée, des maux
de ventre qui s'intensifient (suspicion d'appendicite), une respiration
bruyante et des troubles de la conscience. Le coma acidocétosique est
traité par la réhydratation et un apport d'insuline. S'il se poursuit,
il peut conduire au décès.
Le coma acidocétosique révèle 10 %
des diabètes de type 1 ou, beaucoup plus rarement, un diabète de type
2. Il peut également survenir lors de l'arrêt d'une insulinothérapie et
ne doit pas être confondu avec le coma hypoglycémique qui est au
contraire précédé d'une chute de la glycémie.
Typiquement,
l'enfant peut se remettre à faire pipi au lit alors qu'il était propre
et avoir les yeux cernés par la fatigue et la déshydratation. L'adulte
se plaint aussi d'être déshydraté. Sur un forum, SwOOn raconte qu'au
moment du diagnostic, il buvait 5 à 7 litres d'eau par jour, avait la
bouche constamment sèche et pâteuse, des crampes très violentes et une
énorme fatigue.
Concernant les facteurs de risque, le Pr
Gautier rappelle que l'alimentation et la sédentarité ne sont pas en
cause. Par ailleurs, le poids de la génétique demeure relativement
faible : "L'enfant d'un parent atteint a 3 % de risque de l'être aussi
s'il s'agit de sa mère, 5 à 7 % si c'est son père. Dans 85 % des cas,
on ne retrouve pas d'antécédents familiaux."
Diabète de type 2, l'importance du dépistage
Le
diabète de type 2 évolue souvent en silence puisqu'il peut s'écouler
plus de dix ans entre les premières hyperglycémies et son diagnostic.
Le Pr Gautier détaille : "Il peut y avoir des signes d'hyperglycémie,
comme dans le diabète de type 1. Cependant, ils sont plus rares et, en
l'absence de dépistage, le diabète de type 2 est généralement découvert
du fait de ses complications (infarctus, douleurs dans les jambes,
baisse d'acuité visuelle, troubles de l'érection...) ou suite à un
événement décompensant." Autrement dit, lors d'une situation augmentant
les besoins en insuline. Il peut s'agir d'une grossesse, de la prise de
certains médicaments, d'une infection...
La génétique joue un
rôle important. "Si l'un des parents est diabétique de type 2, l'enfant
le sera également dans 40 % des cas. Si les deux ont la maladie, le
risque monte à 60 %, précise le médecin. Par ailleurs, nous savons que
certaines minorités ethniques sont plus concernées."
Le
surpoids, l'excès de graisses dans le sang (triglycérides, "mauvais"
cholestérol), l'hypertension artérielle et tous les facteurs de risque
cardiovasculaire sont souvent associés au diabète de type 2. De même
qu'avoir fait un diabète gestationnel ou accouché d'un gros bébé pour
une femme.
L'influence du mode de vie (sédentarité,
alimentation déséquilibrée) n'est pas négligeable. Le Pr Gautier note
que le diabétique de type 2 peut aussi bien être une personne en
situation précaire, consacrant un budget réduit à son alimentation,
qu'un bon vivant de classe sociale plutôt aisée.
Pour le
spécialiste, le diabète de type 2 devrait être dépisté dès 40 ans s'il
présente des facteurs de risque : "Plus la prise en charge est précoce,
plus le taux de complications diminue. Il est cependant difficile, pour
des personnes qui ne se sont jamais senties malades, d'accepter
l'hygiène de vie et le traitement qui s'imposent".
Audrey Plessis, février 2013
Sources :
- Entretien avec le Pr Jean-François Gautier, qui dirige le service d'endocrinologie de l'Hôpital Saint-Louis (Paris, AP-HP).
- Le dossier thématique Diabète de l'Institut National de Veille Sanitaire (InVS), mis à jour en décembre 2012.
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