Pour tous ceux qui n'ont jamais fréquenté les médecins de l'âme, le
psychanalyste fait peur ! On le croit un peu sorcier, un peu devin, et
on hésite à se confier à lui. Pourtant, il faut démystifier ce
thérapeute. Il est surtout là pour vous écouter et vous conseiller.
Comment choisir celui en qui vous pourrez avoir confiance ? Suivez le
guide…
La psychanalyse est une thérapie longue et
difficile à laquelle on a recours lorsque l'on ne parvient pas à
surmonter ses souffrances psychologiques. Mais que se passe-t-il donc
de si mystérieux dans le cabinet du psychanalyste et comment savoir si
la thérapie va être efficace ? Un psychanalyste, Juan David Nasio a
tenté de répondre à ces questions dans un livre écrit dans un langage
clair : Un psychanalyste sur le divan.
Docteur ou cuisinier ?
Un
patient, allongé sur un divan, parle ; son analyste, quasi-muet,
derrière lui, ponctue la séance de quelques soupirs, de “Oui” ou de la
répétition d'une phrase clé : voilà comment on se représente souvent la
cure psychanalytique. Or, à l'heure des antidépresseurs et des livres
de conseils sur le bien-vivre, on souhaite le plus souvent obtenir des
solutions concrètes et immédiates à ses problèmes. Le psychanalyste ne
délivre ni recettes ni ordonnances. Il accompagne “l'analysant” dans
une plongée au coeur de son inconscient…
Parole et dépendance
Parler,
confier ses émotions les plus secrètes, ce n'est possible que si l'on a
confiance. Au cours de l'analyse s'établit une relation
extraordinairement intime avec le thérapeute. Mais la particularité de
cette relation, c'est que le psychanalyste, lui, ne se raconte pas, se
limitant à une écoute neutre et bienveillante. Or, malgré ou plutôt à
cause de ce silence - chaque praticien le constate – il naît un lien
très fort entre l'analysant et l'analyste, ce que Freud, l'inventeur de
la psychanalyse, a nommé le transfert : l'analysant idéalise son
analyste, lui prêtant une intelligence des situations et des
sentiments, sans laquelle l'introspection ne progresserait pas. Du fait
de ce transfert s'établit un besoin de dépendance qu'évoque Nasio en le
nommant “aimance”, contraction des mots amour et dépendance. Car
l'analysant, dans cette situation particulière de la séance
psychanalytique redevient un enfant en attente de la sagesse et de
l'affection d'un père symbolique. Cette dépendance doit être, bien sûr
au service de la cure analytique : on le sait, toutes les manipulations
mentales, notamment dans les sectes, passent par cette phase
d'asservissement à la pensée d'un individu, le gourou. Mais ce qui
différencie clairement le psychanalyste du gourou, c'est qu'en
orientant l'analyse, le thérapeute conduit son patient à défaire de ce
lien, pour parvenir à la guérison.
Un thérapeute actif
Même
si le psychanalyste parle peu, il a un rôle décisif dans la cure : il
ne travaille ni avec son coeur ni avec sa raison mais avec son
inconscient, précise Nasio. L'immersion dans l'inconscient du patient
se fait à deux. Il s'agit de trouver la clé de la souffrance de celui
qui consulte. Le patient s'imagine souvent avoir un rôle d'informateur
auprès de l'analyste, afin que celui-ci, ayant trouvé la clé, la
transmette ensuite à l'analysant. En réalité, l'analyste uti-lise son
savoir théorique pour faire évoluer la cure, mais, en même temps, il
rend son incons-cient disponible à l'analysant. Au cours de certaines
séances, plus intenses que d'autres, dit Nasio, l'inconscient de
l'analyste et celui de l'analysant ne font plus qu'un ; le dialogue se
fait d'inconscient à inconscient, permettant une avancée particulière
de la cure. Pour ce faire, le psychanalyste ne peut être passif ; il
n'est pas seulement un réceptacle de la douleur, mais il se projette
dans la souffrance de l'Autre.
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