L'acné est un cauchemar pour beaucoup d'ados.
Une enquête inédite donne la pleine mesure du malaise. Plus de la
moitié sont mal dans leur peau et plus d'un tiers sont gênés dans leur
vie amoureuse. Une souffrance psychologique que l'on ne peut plus
ignorer.

Quelle
est la perception de l’acné par les ados ? Pour le savoir, une enquête
téléphonique originale menée sur la ligne Fil Santé Jeunes permet
d’avoir le point de vue des jeunes acnéiques mais également de ceux qui
sont épargnés1. La grande majorité des appelants ont répondu
à ce questionnaire sans problème. Au total, plus de 1 500
questionnaires réalisés par le Groupe Expert Acné ont été analysés2.
Des jeunes attentifs à leur traitement

Plus
généralement, les acnéiques se soignent suivant une prescription
médicale, c’est le cas de 33 % des jeunes atteints d’acné légère, de 44
% pour une acné modérée et de 59 % pour une acné sévère. Dans la
majorité des cas, c’est l’ado qui prend l’initiative de la
consultation, et quand cela n’est pas le cas, c’est l’intervention de
sa mère ; les copains ou les infirmières scolaires tenant finalement
peu de place.
Dans
cette enquête, les jeunes se révèlent être particulièrement attentifs à
leur prise en charge : pas moins de 80 % y adhèrent et la moitié ne la
trouve pas embêtante. Cette très bonne adhésion au traitement pourrait
cependant s’expliquer par une différence d’appréciation d’une "bonne
adhésion" entre le médecin et le patient ou au fait que la personne
interrogée veuille refléter une bonne image d’elle-même.
Les plus gênés sont ceux dont l’acné est la plus sévère. Mais le handicap n’est pas uniquement lié au traitement…
Un vécu comparable à d’autres maladies chroniques
On
s’en doutait, l’acné trouble la vie quotidienne des jeunes. La moitié
des jeunes considèrent ainsi ce problème de peau comme important ou
très important. La proportion varie en fonction de la sévérité de
l’atteinte. Au total, 48 % se disent gênés dans leur vie quotidienne,
54 % se sentent mal dans leur peau, 56 % se sentent tristes et
angoissés et 38 % vivent un retentissement sur leur vie amoureuse, à
l’heure des premiers émois.
Selon
le Groupe Expert Acné, les répercussions quotidiennes ne sont pas
proportionnelles à la sévérité de l’affection. Son caractère visible
entraîne une altération de l’image que l’ado a de lui-même à une
période de grande fragilité. Résultat, le retentissement psychologique
de l’acné est comparable à celui décrit par les jeunes atteints de
maladies chroniques plus graves, de diabète, de cancer ou d’épilepsie.
Cette
mauvaise perception de l’acné touche également ceux qui n’en sont pas
affectés. Les jeunes interrogés dépourvus d’acné ont une image plus
négative de la maladie que ceux qui sont touchés et ont tendance à en
surestimer les répercussions sur la vie quotidienne.
La
prise en charge de l’acné ne doit pas ignorer la souffrance
psychologique des ados atteints. Aujourd’hui différentes solutions
permettent de prendre en charge efficacement cette maladie de la peau,
découvrez-les dans notre article consacré auxtraitements de l’acné.
- David Bême
1 – A l’écoute des jeunes – l’acné au quotidien… une maladie ? – avril 2006 n°52
– L’échantillon comprend 79 % de filles et 21 % de garçons, pagés en
moyenne de 16,1 ans. 45 % déclarent avoir de l’acné actuellement, 20 %
par le passé et 35 % n’en ont jamais eu. Cette acné est perçue comme
légère par 51 % des jeunes, modérée par 31 % et sévère par 18 %. Des
chiffres assez similaires à ceux estimés pour la population des enfants
et ados scolarisés de 11 à 18 ans.3 – Ann Dermatol Venereol. 2000 Mar;127(3):273-8.
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